Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SERENDIPITY

Surfin' USA : sur L'Heure des gentlemen de Don Winslow - une lecture critique de Stéphane

29 Juillet 2012, 22:50pm

Publié par Seren Dipity

    Hormis l'escapade du côté des Pyrénées, chez Trevanian (ICI), Don Winslow est un écrivain de la côte californienne (bien que né à New York). Il est même la côte, les vagues et la frontière mexicaine, toute proche. Il est la vague qui vous frappe en pleine poire dans le polar. Don Winslow ne se contente pas de surfer sur un genre tellement codifié qu'il est souvent prévisible. Avec lui, pas de lame de fond qui vous surprend à la toute fin avec une explication parfois un peu vaseuse. Winslow vous noie dès le début. Pas avec des longues phrases. Avec des riffs qui vous balancent dans les reefs (caput) - Don Winslow n'est pas un verbeux. Don Winslow est un tube (vous êtes dedans), un rouleau compresseur (vous êtes dessous).

heure-des-gentlemen-gf.jpg

L'Heure des gentlemen est la suite de La Patrouille de patrouille-de-laube-10.jpgl'aube. On y retrouve Boone Daniels, légende vivante du surf et ancien policier de venu détective privé cool*. Toujours hanté par la disparition d'une fillette, en mal d'am our depuis le départ de Sunny (pour l'Australie, sorte de paradis des surfers), Boone Daniels est en train de glisser de la Patrouille de l'aube à l'Heure des gentlemen - qui la suit plus pépère, plus bourgeoise, bref plus gentleman. Boone va, ici, être très occupé : il accepte de travailler pour les avocats chargés de défendre Corey Blasingame accusé d'avoir tuer Kelly Kuhio (K2), le Dieu vivant de Pacific Beach, s'attirant ainsi les foudres de tous; il accepte aussi de surveiller la femme d'un ami du club des Gentlemen qui soupçonne son épouse; et il doit essayer de gérer sa relation avec Petra, la belle avocate anglaise...

" Certaines vagues sont ainsi : elles montent, elles montent, et vous croyez être à deux doigts de la chevauchée de votre vie, quand, brusquement, elles... débandent.

Vaguus interruptus, les surnomme Dave."

Mais les grandes lignes d'un roman de Don Winslow ne sont pas l'essentiel du plaisir (même si vous aurez quelques surprises dans l'enquête). L'essence du plaisir ? Le rythme. Winslow a non seulement le sens de la phrase (courte et percutante) mais aussi le sens du récit. Ça va vite et fort chez Winslow (171 chapitres, certains de quelques lignes seulement).

Ça débute comme ça (chapitre 1 complet) :

" Le Kansas.

Cf. "plus plat que".

Tel l'océan par ce matin d'août à Pacific Beach, San Diego, Californie.

Alias le Kansas.

Alors que la Patrouille de l'aube cède la place à l'Heure des gentlemen."

 

Alors, cet été, plongez, surfez, bronzez - peu importe, mais faites le avec Don Winslow!

 

Signé Stéphane

 

__________________

* A propos de cool, je viens d'apprendre quelque chose de méga-giga-cool : le nouveau roman de Don Winslow (sorti aux Etats-Unis fin juin) a pour titre The Kings of Cool et c'est la préquelle de Savages (sans doute dans mon top 10 en polar - qui sort en poche et en salle à la rentrée, dirigé par Oliver Stone, trailer ici). Et devinez quoi? Après la première phrase TNT de Savages, Winslow propose une variante : "Fuck me." (c'est O qui pense...)

Commenter cet article