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SERENDIPITY

La mort est partout : sur Dans ma peau de Guillaume de Fonclare - une lecture critique de Lucie

5 Avril 2010, 23:45pm

Publié par Seren Dipity

Une découverte plutôt triste en ce lundi de pâques, mais une belle découverte quand même. Dans ma peau, le premier livre de Guillaume de Fonclare (Ed. Stock), est un cri d'espoir. Ce directeur de l'Historial de la grande guerre de Péronne dans la somme, de quarante deux ans, est atteint depuis quatre ans d'une maladie infantile très rare qui l'oblige de plus en plus à rester au repos tellement ses mouvements deviennent douloureux. Contraint à l'immobilité, il nous parle des fantômes qui hantent le musée et qui lui livrent une part de leurs histoires. Ce livre nous parle d'un temps où les hommes parcouraient les quelques centaines de mètres qui les séparaient du camp ennemi en espérant ne pas se faire exploser par un obus et où le femmes pleuraient leurs maris partis sauver la patrie. C'est un autre temps, mais ce n'est pas si loin que ça.9782234064003
Avec une étude très précise, Guillaume de Fonclare nous emmène sur les champs de bataille, ceux de la grande guerre et celui de son corps devenu étranger et lourd. Il nous dit ses combats quotidiens qu'il doit faire pour se déplacer ou encore bouger et les combats qui opposaient le camp français au camp allemand.
Il se compare parfois à tous ces hommes morts pour la France, sauf que lui ne combat que pour lui-même.
Guillaume de Fonclare parle de la mort telle une personne présente et menaçante dans l'ombre, qu'il nous est nécessaire d'ignorer pour vaincre nos angoisses, page 91:"On n'y pense guère, la mort est loin, elle n'existe pas. Il arrive qu'un proche succombe et, pendant quelques jours, on se sent minuscule et fragile. Puis le quotidien reprend le dessus et le ronron de nos vies installées berce nos frayeurs."
Depuis quelques temps, on nous parle du "devoir de mémoire" en ce qui concerne les guerres mondiales, mais ici, Guillaume de Fonclare rejette ce devoir car "nous ne nous souvenons plus, puisqu'il est impossible de se remémorer ce qui est inconvenable. Alors, il nous faut enseigner, éduquer, et s'obliger à un devoir d'Histoire". Et ce devoir d'Histoire il nous l'enseigne tout au long de ces 120 pages.
Ce premier livre est un concentré d'espoir et d'histoire, il ne faut pas le manquer!!!
A découvrir!!!
Lucie

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