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SERENDIPITY

Sweet home Chicago* ! : sur Seulement les morts de Marcus Sakey - une lecture critique de Stéphane

16 Mars 2011, 22:39pm

Publié par Seren Dipity

Bienvenue à Chicago, son hôpital légendaire (ne cherchez pas : Doug s'est cassé, Mark Green est mort et Hathaway est devenue une bonne épouse), ses Bulls et son blues.seulement les morts

Et ses banlieues où le rap a pris le pas sur le blues et les guns ont remplacé les guitares. Y en a un qui a encore le blues, c'est Jason Palmer. Il était soldat en Irak avant d'être démobilisé. Il est ravagé par la culpabilité. Un de ses hommes est mort par sa faute.

Quand il rentre à Chicago, il retrouve son frère et son neveu. Mais il va vite perdre son frère et risquer la peau de tous ceux qui l'entourent. Et la sienne.

Son frère a été assassiné après lui avoir annoncé qu'il militait pour l'assainissement du quartier envahi par les gangs et leurs guerres territoriales et qu'il avait du lourd, du très lourd. Jason va chercher à comprendre pourquoi son frère est mort et ce qu'il avait découvert de si compromettant.

Ce n'est pas qu'un roman sur la vengeance d'un frère. Jason est en quête d'un présent (il vit dans l'instant et ne pense pas à l'avenir) et d'une identité après avoir laissé sa mue de soldat en Irak. Trouver qui a tué son frère et protéger son neveu vont lui apporter quelques réponses.

Mais le roman est aussi un portrait de Chicago et du quartier fictif Crenwood. Rappelons que le titre anglais est At the city's edge (vous lirez pourquoi en lisant le roman) :

"Les gens parlent de la chute de Rome comme du jour où a retenti un énorme bruit sourd. Mais ça ne s'est pas passé comme ça, fit-il en secouant la tête. L'Empire est mort d'une longue agonie, d'un mal qui le rongeait de l'intérieur. Comme un cancer. [...]

Un peu comme ici. A la frontière de la ville. Nous sommes rongés par les tumeurs mais personne ne s'en soucie."

Il y a, faut l'avouer, presque un peu trop d'éléments attendus : le loner, la flic jolie fille et rebelle, les véreux, la vengeance, la justice, les bastons, l'amour, etc. On imagine, en lisant, que tout est là pour faire un excellent film policier avec de l'action. Bon. Et alors? Est-ce si gênant? Markus Sakey le sait d'ailleurs puisqu'à plusieurs reprises il laisse entendre qu'il sait qu'on sait. Mais il y va et il fonce même.

C'est tellement efficace que j'ai lu le tout avec beaucoup de plaisir et d'impatience. C'est déjà beaucoup, non?

Seulement les morts, traduction assurée par Séverine Quelet, Ed. Le Cherche Midi.

Signé Stéphane.

_____________

* La chanson est, rappelons, de Robert Johnson, le mec au carrefour mais, quand même ... la version des Blues Brothers dans le film de John Landis est mémorable - avec celle de Stevie Ray Vaughn!

En bonus, la version première : 

http://www.dailymotion.com/video/x3rizb_robert-johnson-sweet-home-chicago_music

 

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